Gros plan sur les oligoéléments
Une carence en oligoéléments, et à l’inverse un apport excessif, peuvent être néfastes pour notre santé et fragiliser l’organisme. Voilà pourquoi il est essentiel d’en ingérer en quantité modérée et adaptée à ses besoins, dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré.
Définition : que signifie “oligoélément” ?
Les oligoéléments sont des composés minéraux constitutifs de notre organisme, présents en quantités infimes, mais indispensables à son bon fonctionnement. D’ailleurs, en grec, “oligos” signifie “peu”. On en trouve une vingtaine dans l’organisme présents à l’état d'”éléments” ou de “traces”.
“Leur définition donnée au début du siècle par Gabriel Bertrand est avant tout analytique, par opposition aux éléments chimiques majeurs du corps humain, les oligoéléments sont présents à une teneur inférieure à 1 mg/kg de poids corporel”, précise le Collège des enseignants de nutrition (source 1).
Dès l’origine de la vie, au temps des premiers être vivants, “ils étaient présents à l’état de trace dans la mer originelle où les cellules vivantes sont apparues”.
C’est quoi les sels minéraux (calcium, magnésium…) ? Quelle différence avec les oligoéléments ?
Les sels minéraux ou macroéléments sont également des composés minéraux, mais présents en plus grande quantité dans l’organisme. Ils sont décrits comme des “substances minérales, comme le calcium ou le magnésium, qui n’apportent pas d’énergie, mais qui jouent un rôle important dans la constitution des tissus, le fonctionnement nerveux et musculaire et la production des hormones” (source 2).
“Contrairement aux oligoélements, les sels minéraux sont présents en quantité “importante” dans l’organisme (quelques grammes), mais il ne sait pas les produire lui-même”, explique le Collège des Enseignants de Nutrition.
Où se trouvent les sels minéraux ?
“On les trouve dans beaucoup d’aliments, même si aucun aliment ne les contient tous : une alimentation variée et équilibrée suffit à en apporter en quantité suffisante”.
Les sels minéraux présents en quantités relativement élevées dans l’organisme sont
- le calcium,
- le sodium,
- le magnésium,
- le phosphore
- et le potassium.
Par exemple, leur présence est de l’ordre de quelques grammes pour le fer ou le fluor, voire de moins de 1 mg pour le chrome et le cobalt.
Zinc, cuivre, chrome… La liste des oligoéléments essentiels
Sont considérés comme des oligoéléments essentiels :
- Le chrome ;
- Le fer ;
- Le fluor ;
- L’iode ;
- Le cobalt ;
- Le cuivre ;
- Le manganèse ;
- Le molybdène ;
- Le nickel ;
- Le sélénium ;
- Le vanadium ;
- Le zinc ;
- L’étain.
D’autres oligoéléments sont considérés comme moins essentiels : c’est le cas de l’aluminium, l’arsenic, le baryum, le brome, le silicium, l’argent et le titane. Quant au plomb et au mercure, ils sont présents en doses infimes dans le corps et peuvent devenir toxiques s’ils sont ingérés en trop grandes quantités.
Quel est le rôle des oligoéléments ?
La recherche sur les oligoéléments est loin d’être achevée. Pour certains, on vient tout juste de mettre au point les techniques de dosage et d’élucider les modes d’action. Les oligoéléments peuvent avoir un rôle structural : par exemple, le fer au sein de l’hémoglobine, et l’iode pour les hormones thyroïdiennes. La plupart contribuent à activer toutes sortes d’enzymes. Enfin, certains oligoéléments contribuent aux défenses antioxydantes.
Sélénium, zinc, cuivre, fer et manganèse, font partie du groupe des antioxydants. Pour neutraliser les radicaux libres et ainsi participer à la prévention des maladies cardiovasculaires et de certains cancers, leur mode d’action est d’agir en synergie avec la vitamine C et la vitamine E, le bêtacarotène et les polyphénols.
Le zinc est par ailleurs impliqué dans les défenses immunitaires, le fer est, lui, antianémique.
“Un certain nombre d’oligo-éléments (fer, zinc, sélénium) participent à la ajoute le Collège des Enseignants de Nutrition. Sans compter “leur extraordinaire faculté de se fixer sur des protéines, modifiant en se fixant la forme de ces protéines et en changeant alors les propriétés”.Enfin, “ils peuvent renforcer la solidité de certains tissus” (Source 1).défense immunitaire“,
Quels sont les aliments riches en oligoéléments ?
Les oligoéléments présents dans certains aliments :
- Le sélénium se concentre dans les poissons et les fruits de mer, il y en a aussi dans les œufs ;
- Le fer, le zinc et le cuivre, présents dans les abats et les viandes, sont particulièrement bien assimilés. En complément, on en trouve dans les légumes secs et les céréales complètes ;
- Le manganèse est abondant dans les végétaux et le thé ;
- Le fluor est essentiel à la solidité de l’émail dentaire, il participe à la prévention des caries. Pour avoir son quota, il est conseillé de choisir une eau de boisson fournissant environ 1 mg de fluor par litre ;
- L’iode contribue indirectement à la stabilité pondérale, car c’est un constituant des hormones thyroïdiennes qui régulent le métabolisme énergétique. Il est apporté par les poissons, les fruits de mer, les œufs, les produits laitiers et le sel iodé ;
- Le chrome et le manganèse sont indispensables à la production ou à l’action de l’insuline. En cas de déficit, on observe un dysfonctionnement de cette hormone, qui a pour conséquence un stockage excessif des graisses. On fait le plein de chrome en mangeant des œufs, du foie, et des céréales complètes.
D’autres oligoéléments ont été identifiés dans l’organisme humain : le molybdène et le bore, qui participent au métabolisme des protéines ; le lithium, important pour l’équilibre nerveux et le silicium, qui intervient dans la synthèse du collagène.
En l’état actuel des connaissances, faute de carences identifiées chez l’homme, tous les oligoéléments ne bénéficient pas d’apport conseillé. Les experts considèrent que “l’alimentation satisfait les besoins de l’organisme”. Une bonne raison pour manger varié et équilibré !
Quand prendre des oligoéléments en cure ?
Une carence en certains oligoéléments “peut provoquer, par leur retrait de l’organisme, des anomalies structurelles et physiologiques voisins dans plusieurs espèces”, note le Collège des Enseignants de Nutrition. Ils sont souvent pris sous forme de compléments alimentaires.
Cuivre-or-argent : les oligoéléments stars de l’hiver
La cure d’oligoéléments Cuivre-Or-Argent par exemple est un incontournable de la saison hivernale. Le cuivre et l’or sont connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires, sans compter les vertus anti-infectieuses de l’argent et antioxydantes du cuivre. On suite cette cure pour renforcer les défenses immunitaires et lutter contre les grippes, rhumes, fatigue…
Attention toutefois : les compléments alimentaires ne devraient venir à la rescousse que sur le conseil d’un médecin ou d’un.e diététicien.ne. Car bénéfiques à doses nutritionnelles, beaucoup d’oligoéléments sont nocifs en excès. Il existe pour la plupart une limite de sécurité : un apport à ne pas dépasser, qui peut être seulement de l’ordre du double de l’apport conseillé.
En excès, les oligoéléments sont toxiques pour l’organisme
Si les sels minéraux et les oligoéléments sont indispensables à notre corps, un apport excessif peut s’avérer dangereux pour la santé.
“Une des particularités des oligo-éléments est effectivement qu’ils peuvent tous provoquer des désordres importants lorsqu’ils sont apportés à des taux trop élevés dans l’alimentation humaine”, note le Collège des Enseignants de Nutrition (Source 1).
Ils sont souvent dosés en grandes quantités dans les compléments alimentaires, et certains d’entre eux peuvent devenir toxiques. Par exemple, le zinc contribue au fonctionnement normal du système immunitaire, mais un excès de zinc entraîne une carence en cuivre. “Il convient de ne jamais oublier cette particularité que l’effet de l’apport d’un oligoélément dépend de la dose”.
Dans tous les cas, il faut privilégier une alimentation variée permettant de couvrir tous les besoins de l’organisme et d’engendrer les interactions positives entre tous les oligoéléments.